dimanche 11 mars 2012

Le foot, moi, je veux bien, mais bon

Que les fans de San Lorenzo aient envie de récupérer leur stade historique, je veux bien.

Que cette expropriation pendant la dictature pour les envoyer taper dans leur ballon aux portes d'un bidon-ville à perpète les oies soit un scandale, je veux bien.

Que de voir ce Carrefour construit à la place de leur lieu de culte être mis en pièce par des pelles mécaniques nourrisse à la fois leur nostalgie et leur soif de revanche, là aussi, je veux bien.

Mais est-ce qu'ils étaient absolument obligés, encadrés par des escouades de flics antiémeutes, de remonter à pied le long de Rivadavia entre la place de Mai et l'avenue de la Plata – quatre kilomètres! – en me bloquant une demi-heure dans mon taxi à l'aller, ce taxi que j'avais justement pris pour ne pas arriver trop en retard à l'atelier d'écriture en sortant du cours de préparation à l'accouchement, et une demi-heure au retour, dans la voiture de Claudio, entre tous ces conducteurs prêts aux manoeuvres les plus surprenantes pour gagner quelques mètres dans une des files de cette interminable Rivadavia bercée, loin devant nous, par les gyrophares des paniers à salade?

Quand je suis finalement arrivé à la jam, Lalo n'avait heureusement pas encore commandé les empanadas. Il faut dire que tout ce formage fondu, froid, c'est vraiment pas terrible.