mercredi 30 décembre 2015

Au fond de ce que je me laisse croire

Être écrivain m'aurait protégé d'absolument tous les problèmes présents et à venir: une sorte de solution radicale et pour toujours, exactement comme rencontrer la femme qui me correspondrait exactement. Une solution parfaite qui permettrait de ne plus y penser.


Mais, ne plus y penser, est-ce que ce ne serait pas être déjà mort? Aller bien au fond de ce que je me laisse croire.

mardi 29 décembre 2015

Mon dojo improvisé

Ineo dort mieux, mais, avec Celia, on continue à faire une nuit sur deux sur le lit de notre bureau à la cave.

J'y ai installé un petit coin de méditation provisoire: à la place des tatamis, le linge de bain orange offert par Martin (plié en deux), à la place de l'autel, un carton de 3x500 feuilles A4 en action à la Migros (11 francs 85 au lieu de 23 francs 70),  à la place des Bouddhas, une bougie rouge dans un bougeoir transparent et, posée à côté, une boîte d'allumettes avec une photo de la Jungfrau.

Chaque détail de ce dojo improvisé me sert d'argument pour démonter la réthorique de mon égo qui me suggère régulièrement de ne méditer qu'une nuit sur deux, vu qu'une bonne méditation devrait naturellement selon lui se pratiquer dans un environnement parfaitement approprié, c'est-à-dire se pratiquer le moins possible.

lundi 28 décembre 2015

Me nourrir de l'art des autres

J'ai oublié de me nourrir de l'art des autres.

dimanche 27 décembre 2015

Un phare, non un port

- Le passé est un phare, non un port.

samedi 26 décembre 2015

Écrire pour apprendre à vivre

Une note, de 2006:


"Écrire pour apprendre à vivre, pas pour prouver que je sais écrire."

vendredi 25 décembre 2015

L'allumette consumée

L'allumette consumée, le souvenir de la méditation vécue.

Que la Force soit avec toi

Faire bouger des objets par la pensée, influencer les actions des autres en entrant dans leur tête, disparaître, se téléporter, voir dans le futur et dans le passé, Jedi ou pas Jedi, c'est de la décoration à côté de la présence à cette Force qui est partout, cette Force qui est tout, qui nous unit et nous lie tous, cette Force qui - mais Star Wars ne va pas jusque là - dissout ce moi qui croit encore avoir besoin d'un sabre laser pour défendre des idéaux qu'il imagine être les siens.

mercredi 23 décembre 2015

A suivre

L'écriture m'a amené à faire du bien à la Colifata, elle m'a fait découvrir le bouddhisme, elle n'avait peut-être pas à me conduire au livre et au grand roman.

Peut-être que si.

La comparaison, la séparation, l'opposition: spécialités de l'égo. 


À suivre.

mardi 22 décembre 2015

Vivre pour

Donner un exemple positif plutôt que dénoncer les exemples négatifs: vivre pour plutot que contre.

lundi 21 décembre 2015

Le sentiment de liberté

- C'est drôle, ces temps je pense surtout à des rues de Buenos Aires, des rues simples et banales, des moments absolument quelconques dont je pensais pas me souvenir.


- Peut-être que c'était des moments où tu te sentais libre, tu crois pas? Mais la nostalgie, elle t'empêche d'être ici, elle te laisse là-bas: l'important, c'est le sentiment de liberté. 

Dans le lieu du rêve

A Buenos Aires, je n'avais pas la place de rêver parce que j'étais dans le lieu du rêve.

samedi 19 décembre 2015

Ce lieu que tu as voulu mien

Seigneur
Dans les pas du jour, fais-moi entendre ce lieu qui est le mien.
Dans ces mots que je cherche, fais-moi voir ce lieu qui est le mien.
Dans la vie de ceux qui m’entourent, fais-moi sentir ce lieu qui est le mien.

Seigneur
Montre-moi que tous les ailleurs s’amoncèlent devant moi
Que le premier pas vers toutes les naissances à venir
Ne peut se poser qu’ici, dans ce lieu que tu as voulu mien.

vendredi 18 décembre 2015

Ce qui a mené les mots vers le dehors

On revient où tout a commencé: le spectacle de la Ribot.

Mais: joué par une autre danseuse qui avait l'âge qu'elle avait il y a vingt ans. 


Repartir de ce qui a été le premier élan, de ce qui a mené les mots vers le dehors. 

jeudi 17 décembre 2015

Il est sous sa vie

- Il est sous sa vie et la mange par la racine.

mercredi 16 décembre 2015

Les chausse-trappes de la ville

Une note, de 2006: 


"J’ai l’impression, pour le moment, de pouvoir déjouer une à une toutes les chausse-trappes que me tend cette ville si proche et si hostile. Je me connais mieux: je sais où et comment agit quoi en moi."

mardi 15 décembre 2015

Leticoooooo!

– Tu vois, je crois que je commence à comprendre ce que tu essaies de m’apprendre. C’est pas facile tu sais, ça me demande de changer beaucoup mes habitudes... Je vais sans doute m’énerver encore souvent parce que ça me demande vraiment d’avancer un bon bout, mais je crois que je commence à comprendre.

– Pa! Pa! Pa! Pa! Leticooooo!



– Let it go, oui petit bonhomme, let it go! 

lundi 14 décembre 2015

Le principe organisateur

Le principe organisateur est là: dévoiler ce tout qui est en moi. 


D'abord, une impression de pourvoir immense et puis, peu à peu, le sentiment que je suis à l'origine de ce pouvoir se dissout: je me mets simplement à en faire partie. 

Le rôle des contemplatifs

– Le rôle des contemplatifs est de rappeler qu’il y a dans le monde autre chose que le monde, que le but de la vie humaine n’est pas seulement humain.

samedi 12 décembre 2015

M'extraire des contraintes de la vie

Je pensais m'extraire des contraintes de la vie à la force de ma plume tout en sachant, au fond de moi, que ça ne serait pas possible. 

vendredi 11 décembre 2015

Changer ma vie

- Longtemps j'ai voulu changer ma vie jusqu'à ce que je m'aperçoive que c'était elle qui attendait que je change.

Ces gens qui ressemblent à d'autres

Ces gens dans la rue qui ressemblent à d’autres qu’on a côtoyés de plus ou moins près, mais dans une version plus petite ou plus grande ou plus difforme ou plus harmonieuse.

mercredi 9 décembre 2015

Le déclic des laisses qu'on décroche

C’est tout le couloir qui se met à tourner autour de ce métronome, à se balancer. Un compte à rebours très calme, posé, déclenché par le passage devant une cellule, un détecteur, une caméra, une alarme – et ce sera les chiens et la nuit et la lumière de torches dans la gueule et les torches dans les dents et les questions et les questions et les morceaux de dents dans la bouche et le déclic des laisses qu’on décroche.

mardi 8 décembre 2015

Sa chambre à elle

A force d’y penser, le point lumineux traverse, en effet, réellement le couloir de l'hôpital et non plus l’écran, ou peut-être à la fois le couloir et l’écran, mais il faudrait, pour vérifier cette hypothèse, pour démêler l’écheveau de la métaphore filée et des perceptions sensorielles, entrer dans l’une ou l’autre des chambres, c’est-à-dire entrer dans la seule chambre qui pourrait demander une visite, c’est-à-dire, mais une telle intrigue ne peut mener qu’à ce genre de choses, sa chambre à elle.

De la même matière que le bus

Dans un demi-sommeil après ma méditation improvisée au milieu de la nuit pour essayer de me rendormir, je me suis mis à glisser lentement entre les constellations avec le réalisme propre à ces états intermédiaires.


La réponse est venue le lendemain matin, le long de la rue qui descend vers Morges par dessus l'autoroute: j'ai senti avec une clarté toute nouvelle que j'étais fait de la même matière que les étoiles, de la même matière que le bus qui montait vers moi depuis le rond-point.

dimanche 6 décembre 2015

Exactement là

Sur l’écran d’accueil de mon iPhone, j’ai longtemps laissé un récapitulatif des indices de l’éveil spirituel. Je ne lisais que très rarement ces douze points, mais j’aimais bien les savoir là; je me disais même que je pourrais un jour les recopier sur mon blog.

Quand j’ai pris la photo d’Ineo émerveillé devant le gros nez rouge qu’il s’était mis lui-même, j’ai su que les belles formules devaient céder la place à cette pépite immédiate: détourner cet écran dont j’abuse pour me seriner que la vie est exactement là, autour de moi.

samedi 5 décembre 2015

L'impression qu'on souhaitait leur faire

Des gens qu'on ne connaissait pas, qu'on apprend à connaître et dont le jugement, tout d'un coup, nous importe. 

Et puis on cesse de les voir.


La seule chose qui subsiste encore un temps avant de s'éteindre aussi, c'est l'impression qu'on souhaitait leur faire. 

vendredi 4 décembre 2015

Cet exercice-là

En voyant par la fenêtre maman travailler dans le jardin sous la pluie, je me dis que c’est peut-être de cet exercice-là dont j’aurais besoin.

jeudi 3 décembre 2015

La place de jeux de Buenos Aires

- Elle est où la place de jeux de Buenos Aires?

- Laquelle? Il y en a beaucoup... Là, c'est celle devant chez Carlos avec les balançoires. Là, c'est celle avec le lac où on allait jouer au sable avec Marcelo.

- Et celle avec le cirque?

- Celle avec le manège? C'est la même, celle avec le lac. C'est tout près d'où on habitait.

- Quand j'étais toute petite?

- Oui, tu vois, c'est... c'est... c'est juste là.

- Là?

- Oui, ici. Tu sais, ça me manque beaucoup Buenos Aires, mais on peut pas être partout...

- Tu me racontes une histoire?

- Sur les tatamis?

- Oui! Sur les tatamis!

mercredi 2 décembre 2015

Entrer dans l'ombre pour en sortir

Catharsis: se faire du mal pour se faire du bien, entrer dans l'ombre pour pouvoir en sortir. 

mardi 1 décembre 2015

Quand je peux écrire

Quand je peux écrire, j'écris. Quand je ne peux pas écrire, je n'écris pas. Aussi simple que ça.