samedi 31 août 2013

Un état métastable

Quand j’essayais de maîtriser le cours de mes pensées – Votre esprit est un muscle comme les autres, Monsieur Pierre, c’est vous qui devez tenir les rênes! – dans l’espoir de me rendormir au milieu d’une de mes nuits passablement perturbées par l’imminence du Livre sur les quais, une image est remontée du fin fond de mes cours de chimie: l’état métastable.

Notre bon professeur décrivait cet état comme celui d’une boule posée dans le cratère d’un volcan: si on la pousse un peu, elle revient dans sa position initiale au centre du cratère, mais si on la pousse beaucoup, elle dévale la pente du volcan et va se perdre dans ces contrées imprécises remplies d’objets idéaux ayant, une fois ou l’autre, servi à illustrer une démonstration scientifique.

Je sentais qu’il se passait la même chose dans ma tête: j’arrivais à concentrer mon esprit sur ma respiration, cette béquille pour s’approcher du rien, mais mes pensées avaient tôt fait de l’emporter ailleurs. Si je réagissais à temps, je pouvais revenir à la respiration, mais si je tardais un peu, je ne pouvais que constater l’envol de mon cher esprit dans un tourbillon d’horaires d’interviews et d’informations à tweeter de toute urgence.

Naturellement, l’important n’était pas dans la maîtrise de mon esprit, mais dans mon effort de concentration pour y parvenir, effort de concentration qui a rapidement été récompensé par le bel et beau sommeil du juste.

vendredi 30 août 2013

Ce qui m'éloigne de sa source

Me faire croire que l’important se trouve dans le texte à lire ou à écrire est le meilleur moyen de me faire passer à côté du moment présent. C’est aussi l’importance que je donne à l’écriture qui m’éloigne de sa source.

jeudi 29 août 2013

Le goût d’un présent très intense

Juste avant de me réveiller, j’ai rêvé que mon prof de sociologie générale – ah là là, ça date – m’annonçait que j’avais un cancer du poumon à un stade avancé, petite radiographie qu’il avait de je ne sais où à l’appui.

Quand je l’ai annoncé à mon tour à Celia, dans la rue, au soleil, pas très loin du collège de Béthusy, elle a dit que si c’était ça, elle allait pousser un grand cri.

Alors, juste à côté de moi, dans ce lit encore embrumé, l’épaule de ma chère compagne a eu tout d’un coup le goût d’un présent très intense.

mercredi 28 août 2013

Un aperçu de connexion

Une note, de 2009:

"Je me sentais monter dans ma tête, comme en suspension, à la fois en dehors du monde et extrêmement présent, les yeux qui regardaient un peu vers le haut sous les paupières. Tout faisait sens, tout ramenait à tout, tout mon vécu était rassemblé autour de moi, physiquement, comme le résultat de mes relectures de notes entre autres pour la Colifata (c’est d’ailleurs peut-être ça qui m’a prédisposé à être disponible).

Hier soir déjà, en revenant de chez Horacio, il y avait les gens qui couraient autour du parc Centenario et une murga qui jouait dans le fond: ça m’a ramené à la fois à New York et au fond de la jungle, au Brésil, quelque chose de primordial. Ça a rassemblé en moi des parties du monde différentes que j’ai traversées à des époques différentes, ça a replié le temps dans une expérience proustienne de mémoire globale: c’est sans doute ça, au fond, une expérience de connexion, pour le moins un aperçu."

mardi 27 août 2013

À force de démasquer le discours de l’autre

À force de vouloir démasquer le discours de l’autre, c’est au mien que je mets des bâtons dans les roues.

lundi 26 août 2013

Interdiction formelle de gaspiller cette vie!

L’écriture, j’en avais besoin parce que j’avais l’impression qu’il fallait que j’en fasse plus de cette vie, beaucoup plus, que j’arrête de laisser échapper en la vivant d’une manière aussi simple et banale: interdiction formelle de gaspiller cette vie!

Maintenant – mais la conviction nouvelle des vies innombrables, ça aide –, ça serait plutôt de la curiosité: qu’est-ce qu’elle me réserve, cette vie-ci? Si c’est ça qui m’a été donné à vivre pour ce tour de manège, le meilleur moyen d’en profiter, plutôt que de ruer dans les brancards à coup d’exaltations romantiques, serait d’observer cette vie avec attention et de me laisser aller avec docilité là où elle me conduit.

Mais, bien sûr, ça dépend des soirs.

dimanche 25 août 2013

Du travail pour toujours

L’écriture, au fond, c’est un bon moyen de se donner du travail pour toujours: d’accord, ça occupe l’esprit ad aeternam avec l’impression lourde et diffuse d’avoir tout le temps quelque chose à faire, mais, en contrepartie, ça donne une raison d’espérer que ce travail infini, on sera là pour le terminer – alors que, surprise, c’est déjà notre vie qui s’arrête.

samedi 24 août 2013

Quelques orteils dans la tombe

L’autre jour, Celia m’a envoyé un mail avec une citation qui me trotte pas mal dans la tête en cette période de bouclage du Livre sur les quais:

"On dit qu’on a une fois demandé à Bouddha ce qui l’étonnait le plus de la part de l’humanité et voici ce qu’il a répondu:

– Les hommes qui perdent leur santé pour amasser de l’argent et ensuite perdent leur argent pour récupérer leur santé, les hommes qui pensent avec anxiété au futur et oublient le présent de telle manière qu’ils finissent par ne vivre ni le présent ni le futur, les hommes qui vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir et qui meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu."

En lui faisant faire quelques tours de plus, je me suis dit que cette jolie citation pouvait aussi s’appliquer à l’art et, bien entendu, à l’écriture, celle pour laquelle on ne compte par définition – mais c’est sans doute une définition romantique – ni son temps ni son énergie, l’écriture qui dispose par conséquent d’un formidable pouvoir de distraction qui a vite fait de nous mettre, l’air de rien, quelques orteils dans la tombe.

vendredi 23 août 2013

La voix de la dictée

Une note, de 2010:

"Apprendre à mieux reconnaître la voix de la dictée, la voix de cette dictée en moi qui me donne les mots à mettre sur la page, cette voix qui parle en moi à sa manière, cette voix qui emploie des tournures que je crois ne pas connaître, cette voix qui parle de choses que je crois ne pas connaître, cette voix qui donne des avis que je crois ne pas comprendre, qui formule des opinions qui me semblent évidentes, que je crois ne jamais avoir eues."

jeudi 22 août 2013

La seule entrée dans tout le reste

Une note, de 2010:

"Sur le net, je me suis baladé un peu sur les archives de L’Hebdo et j’ai trouvé certains de mes vieux articles pas si mal que ça – mais je me rends compte que je l’ai déjà écrit hier…

S’y croire permet de donner une forme à ce qu’on fait, une forme pleine, dans le présent, mais j’ai le sentiment que c’est aussi ce qui nous met à distance de tout le reste.

Trouver un équilibre entre cette production dans le présent, où la confiance est là, et cette ouverture qui va plus loin que ce présent, qui sait que ce présent n’est qu’une entrée dans tout le reste, la seule entrée, en fait."

mercredi 21 août 2013

Une autre vie ou un autre jardin

En arrosant les fleurs au fond du jardin de maman qui est un peu devenu le nôtre, j’ai cherché un endroit où je pourrais méditer en voyant les montagnes.

Jusqu’à présent, quand je méditais dans ce jardin, je m’asseyais bien au milieu, parce que l’important, c’est la méditation, pas le paysage, et parce que j’avais besoin d’espace autour de moi.

Mais j’ai dû me rendre à l’évidence: mon envie de voir les montagnes quand mon regard quitte ce point dans l’herbe devant moi devra attendre une autre vie ou un autre jardin...

Si, debout, je peux voir les montagnes entre les arbres et la haie, à genoux, je me retrouve en face de la palissade en bois, supposément antibruit, posée par le voisin le long de sa piscine.

mardi 20 août 2013

Une liberté fraîche et sans contraintes

Une note, de 2010:

"Cet exercice est un moyen d’entrer de nouveau en contact avec ce qui fait que ces mots me dépassent, ce qui fait que ces mots sont au-delà de moi, même s’ils passent par moi. Je crois que cet exercice est là pour leur enlever du poids, pour leur enlever du prix, pour les rendre simples et évidents, pour leur donner une liberté fraîche et sans contraintes."

lundi 19 août 2013

Plus je prends de risques, moins j'en prends

Une note, de 1999:

"Plus je prends de risques, moins j'en prends (sortir du regard des autres)."

dimanche 18 août 2013

Ce grand dinosaure qu'elle a dans la tête

Une des patientes de maman a été très généreuse avec Lucie: elle lui a donné plein d’habits et une formidable poupée qui s’appelle Myrtille. J’ai profité d’une matinée de shopping à Lausanne pour aller lui rendre visite avec petite veinarde sur les épaules histoire que cette gentille dame à la toute petite voix puisse, enfin, faire sa connaissance.

Première surprise, cette dame n’est pas aussi petite que sa voix le laissait supposer. Deuxième surprise: cette dame collectionne les peluches et les poupées! Lucie s’est mise à courir autour du lit:

– Oh!

– C’est le bébé. C’est Armando qui me l’a offert.

– Oh!

– C’est un petit chien que j’ai fait moi-même, avec mes mains.

– Oh!

– C’est un petit mouton tout doux!

– Oh! Oh! Oh!

– Et là, tu vois c’est un dinosaure très méchant! Il crache du feu!

La dame appuie sur un bouton et le dinosaure en peluche se met à rugir en bougeant la tête à droite et à gauche. Lucie reste pétrifiée devant ses yeux jaunes qui se mettent clignoter pendant que la dame approche sa gueule pleine de longues dents de la gorge du petit chien fait main.

– Tu vois: ouahoum, il a très faim! Mais, pauvre petite: pourquoi tu pleures? Ça t’a fait peur? Voilà, tu vois, il est tout gentil maintenant, il a fini de lancer des flammes. Oui, c’est un gentil petit dinosaure!

En partageant mon sirop de cassis avec Lucie à la table de la cuisine, j’ai pensé à ce grand dinosaure que cette gentille dame avait dans la tête, ce dinosaure qui ne la laissait pas dormir et qui lui mangeait un petit bout de voix chaque jour.

samedi 17 août 2013

Ça nage tout seul!

– Là, on s’avance dans des eaux bouddhiques où je n’ai pas mon fond, moi qui ne sais pas nager et n’aime pas faire la planche.

– Nager? Avoir son fond? Mais, ça nage tout seul! Le fond est où on choisit de le mettre! Etc. Etc. Comme tu peux le voir, j’en suis au stade du perroquet qui répète ce qu’il a entendu pour essayer de le comprendre...

vendredi 16 août 2013

Comment faire pour être amoureux et indifférent

– Ma question est: comment faire pour être "amoureux et indifférent"?

– Une des réponses que certains – toujours les mêmes... – pourraient donner à cette question serait: quand l’amour et l’indifférence seront devenus la même chose. Une autre: quand j’aurai cessé de choisir entre ce qui me convient et ce qui ne me convient pas. Encore une autre pour la route: quand mon amour sera dirigé vers tous les êtres de manière égale, comme si chacun d’eux était mon enfant unique.

jeudi 15 août 2013

Certains diraient que tout dépend de nous

Certains diraient que tout dépend de nous, même le corps, la fortune, les témoignages de considération, les charges publiques, vu que c’est le résultat direct de nos actions dans nos vies présentes et passées. Rien n’arrive par hasard, tout effet a une cause, qu’on en soit conscient ou pas. Si l’autre n’existe pas, c’est parce que moi, je n’existe pas, en tout cas pas comme j’imagine exister, en tant qu’entité originale et séparée. Et puis, ce voisin dont parle Jean qui vient couper les jambes à ma famille a été ma mère, j’ai été son canari ou sa coiffeuse: c’est pour ça qu’il se sent proche de moi au point de me vouer assez de haine pour me couper les jambes... Sinon, il m’ignorerait tout simplement: je lui serais totalement indifférent!

mercredi 14 août 2013

Ne vouloir rien, n'attendre rien, être disponible

Une note, de 2010:

"Il ne faut pas que je sois étonné si je n’arrive pas vraiment à me sentir là et encore moins quand je fais un effort particulier pour être présent.

La méditation m’aide à ne vouloir rien, à n’attendre rien, elle m’entraine à être disponible.

Le réflexe de me mettre dans cet état-là quand je sens que quelque chose se passe et voir ce qui arrive."

mardi 13 août 2013

Faites attention à ce que vous pensez

– Penser voler quelque chose, pour le bouddhisme, c’est presque aussi grave que de le voler vraiment. Pareil pour tuer, etc. Alors faites attention à ce que vous pensez, au moins autant, encore plus qu’à ce que vous faites ou ce que vous dites.

Je ne suis que parce que tu es

Ma tante Pierrette souffre d’alzheimer et maman m’a dit tout à l’heure que la soignante qui va l’accompagner une fois par semaine à partir de vendredi n’est autre qu’Anne, une de mes meilleures amies qui a disparu de la circulation il y a quelques années et qui ne répondait ni aux lettres, ni au mail, ni au téléphone.

Le personnage de Wolverine m’a toujours fasciné, alors dès que j’ai vu l’affiche à la gare de Renens, je me suis promis que j’allais surtout pas manquer ce xième opus. Il se trouve que cet épisode prend place au Japon et qu’une de ses premières scènes se déroule dans un temple bouddhiste de l’école du Jodoshinshu. L’Amidakyo entonné par les moines m’a rappelé tous ces mercredis soir passés dans notre dojo de Buenos Aires à aligner tant bien que mal ces syllabes étranges en nous raccrochant comme on pouvait au rythme du taiko de maître Aoki, rythme à dessein de plus en plus rapide pour que ces sacrées syllabes aillent directement de notre œil à nos cordes vocales, sans se perdre dans les détours compliqués de notre cerveau.

Cet après-midi, Lorence Milasevic de la RTS m’appelle: elle aimerait bien Nothomb, Van Cauvelaert, Kahn ou Magali Jenny en interview pour son émission MP3. Ce soir, pendant l’entracte de Wolverine, je découvre sur mon iPhone un message de Magali Jenny sur la page Facebook du Livre sur les quais qui me demande si je vais présenter tous les auteurs sur les réseaux sociaux. Dans ma réponse, je lui glisse un mot au sujet du projet d’interview de Lorence, projet que Magali accepte avec enthousiasme.

La meilleure traduction qu’Aoki sensei a trouvé du terme bouddhiste qui synthétise ces coïncidences, c’est "interser", interêtre. L’image qu’il utilise pour l’expliquer est celle d’un filet infini – ou presque: le bouddhisme préfère parler de très très grand – où se trouverait, à l’emplacement de chaque maille, une perle où peuvent se refléter l’ensemble des autres.

Certains diraient:

– Ah là là, qu’est-ce que le monde est petit!

D’autres:

– Je ne suis que parce que tu es.

dimanche 11 août 2013

L’autre, c’est aussi moi

Ce qui construit ma distance à l’autre, c’est mon désir d’être moi.

Quand je ne verrai plus l’importance d’être quelqu’un, je saurai que l’autre, c’est aussi moi.

samedi 10 août 2013

Archéologie vivante

– Pas facile de publier tous les jours une miette ou une pépite de sagesse, n’est-ce pas, mon jeune Pierre de 2013? Celui de 2023 sourit avec bienveillance, et une certaine fierté sous-jacente: il était déjà prometteur, ce Pierre! Et d’ailleurs il a tenu ses promesses, constate-t-il en luttant faiblement pour ne pas se rengorger. Et celui de 2033 se fait une petite note mentale: ne pas oublier de montrer les photos du Livre sur les Quais 2013 à ses petits-enfants. Archéologie vivante.

vendredi 9 août 2013

2010, ça fait loin

– Et puis je ne suis pas d’accord avec ton Peu importe où de ce jour – la distance infranchissable n’est jamais toute petite, c’est une illusion que nous cultivons pour nous tourmenter: la distance à l'autre est variable et donc toujours potentiellement immense, à chaque instant.

– Moi non plus, tu sais, je suis pas d’accord avec le Pierre de 2010, mais 2010, ça fait loin...

– Merci mon vieux Pierre de 2013!

jeudi 8 août 2013

Quand on a vue sur l'autre

Une note, de 2010:

"Ce qui est difficile quand on a “vue sur l’autre”, quand l’autre est assez proche pour qu’on puisse en partie entrer dans son intimité, pour qu’on puisse en partie le voir tel qu’il est, c’est qu’il subsiste une parcelle de distance infranchissable, d’autant plus douloureuse qu’elle est petite."

mercredi 7 août 2013

D’une bûche en cendres à une nouvelle bûche

– Vous voyez ces mobiles avec des boules de métal suspendues avec deux petits fils les unes derrière les autres? Eh bien, c’est un bon modèle de ce qui arrive quand le karma passe d’un être au suivant: juste de l’énergie qui se transmet, comme la première boule de la file qui donne son élan à la dernière. Une autre image: le karma passe d’un être à l’autre comme la flamme passe d’une bûche en cendres à une nouvelle bûche.

mardi 6 août 2013

Suivre les gouttes de pluie jusqu’aux nuages

Une note, de 2007:

"De belles discussions avec Celia ces jours, par exemple à midi, autour de se laisser aller dans l’espace (suivre les gouttes de pluie jusqu’aux nuages)."

Pour que l'espace se replie soudain

Une note, de 1999:

"Il suffit d'une seule rencontre pour que l'espace se replie soudain."

dimanche 4 août 2013

La forme qui a toujours été la sienne

Ce weekend passé dans l’ancien chalet de Tabachnik au fond du Val d’Hérens m’a donné l’idée qui me manquait pour mettre la dernière main à mon Sirius.

C’est dans ce chalet, entre les livres ésotériques et les brouillons de partitions manuscrites, que tout a commencé.

C’est là que, logiquement, je devais tendre l’oreille pour que mon roman puisse enfin découvrir la forme qui a toujours été la sienne.

samedi 3 août 2013

Ailleurs que dans mes certitudes

Une note, de 1999:

"Savoir ancrer ma force ailleurs que dans mes certitudes."

vendredi 2 août 2013

Ne baissez pas les bras!

Le patron de la Tolva, celle d’Acoyte mais aussi des quatre autres succursales, a vingt tatouages sur le corps dont un sur le cou – "Ne baissez pas les bras" – que je m’empresse de lire avec mon plus bel accent local. Du coup, il m’offre mon Schweppes.

Et là, devant mon MacBook posé bien haut sur son carton pour m’économiser la nuque, au fond de mon repaire tolochinois à entrer au kilomètre des fiches d’auteur sur le site du Livre sur les quais, la Tolva, Manuel, tous les bus, les voitures et les motos d’Acoyte, eh bien, franchement, ça me manque.

À peine j’ai fini ma phrase, je reçois un mot de Mariana sur Facebook: avec Marcelo, ils ont choisi le prénom de leur enfant et le Parque Centenario n’est décidément plus le même sans nous.

Alors les distances disparaissent entre ma cave confortable et l’hiver porteño. Alors ma nostalgie se dissout dans une bonne fatigue récoltée de brasse en brasse à travers le Léman. Alors je me rappelle que les esprits n’ont pas à se démener pour tendre l’un vers l’autre, mais simplement à se rendre disponibles à cette présence toujours déjà là, à cette belle et bonne présence, tellement généreuse en clins d’œil encourageants.

Non, ne baissez pas les bras!

jeudi 1 août 2013

Tu ferais de la pub pour des cigarettes?

– Toi, tu ferais de la pub pour des cigarettes?

– Écoute, j’y ai jamais réfléchi, mais peut-être que oui. Le maître qu’on avait au temple à Buenos Aires disait toujours que quand on se fait avoir, il faut toujours s’en prendre à soi-même et pas à la personne qui nous a roulés.

– Je crois pas que tu passerais un entretien d’embauche avec ça, mais elle est bonne, ta phrase. Je la garde.