samedi 30 juillet 2016

Pas la distance que je crois

Une note, de 2011:


"Voir ces montagnes, cette campagne sous la neige m’a montré à quel point elles me manquaient. À moi maintenant de me rendre compte à quel point la distance qui nous sépare n’est pas celle que je crois."

vendredi 29 juillet 2016

Ce que tu vas voir

– Être libre, c'est connaître. Oublie les autres et observe-toi sans peur. Ce que tu vas voir, tu l'es déjà.

jeudi 28 juillet 2016

Un millimètre

– Même s'il ne te manque qu'un millimètre pour arriver à ce que tu es en vérité, tu es à mi-chemin.

mercredi 27 juillet 2016

Le sens est là

Une note, de 2011:


"Faire confiance : le sens est là, je n’ai même pas à le trouver."

mardi 26 juillet 2016

Derrière un tracteur

En rentrant de la gare, je roule au pas derrière un tracteur avec ses deux remorques de paille.


L'habitacle se remplit de l'odeur d'herbe au soleil, des brins dansent autour du pare-brise, au ralenti, sur le jazz de Lars Danielson.

lundi 25 juillet 2016

Devoir d'information

J'ai passé la plupart de nos années argentines sans ouvrir le journal, sans écouter la radio, sans regarder la télévision que nous n'avions de toute façon pas. Je ne m'en portais pas plus mal.

Pourquoi, depuis notre retour, est-ce que j'ai besoin de me tenir informé : mettre les infos à la radio quand je prends la voiture, lire le journal sur mon téléphone dès que j'ai un moment de calme?

Depuis mercredi, Scrivener, le programme rapidement indispensable sur lequel j'ai rédigé la plupart de mes projets d'écriture, est disponible sur plate-formes mobiles, ce qui veut dire que je peux avoir accès à tous mes chantiers de romans où que je sois et que chacune des modifications sera reportée sur le document principal.

Donc, depuis mercredi, dès que j'ai un petit moment pour moi – comme à présent sur les toilettes –, je peux, plutôt que prendre des nouvelles du monde, avancer sur ce qui était devenu, depuis mon retour en Suisse, central pour moi dans mes paroles plutôt que dans mes actes.

dimanche 24 juillet 2016

Shut down

L'avatar que j'ai choisi pour Facebook est le signe conventionnel du shut down au milieu d'une grosse tache d'encre.

C'est en général le code qu'utilisent les accros des réseaux sociaux pour indiquer qu'ils décrochent un moment et qu'ils n'y sont plus pour personne: on s'en va mais on l'exprime avec les codes du groupe. C'est l'ordinateur qu'on éteint, pas le lien.

C'est quand Ariane a commencé à l'interpréter à sa manière – un sourire, un clin d'œil, le signe de Daech – que je me suis dit qu'il y avait peut-être autre chose à chercher derrière mon geste spontané.

Ce que j'avais employé avec beaucoup de sérieux pour signifier ma volonté que l'écriture – la tache d'encre rageuse – prenne le pas sur le bavardage électronique, pouvait sans doute être lu à un niveau plus léger: bye bye les gars, je prends des vacances, mais je garde un œil sur vos causettes.

samedi 23 juillet 2016

A travers mon sternum

Ressentir le monde à travers mon sternum.

Prendre conscience des sens autour de mes sens.

Ce que je ne mesure plus fait tout d’un coup partie de moi.

vendredi 22 juillet 2016

En état d'écriture

Pourquoi est-ce que je crois que je dois me mettre en état d'écriture pour écrire?

jeudi 21 juillet 2016

Le vent autour de la présentation de soi

Avec le recul je comprends mieux à quoi m’ont servi ces années au Livre sur les quais: à mieux incorporer tout le vent autour de la présentation de soi, mieux comprendre mes besoins dans ce domaine et mieux voir à quel point ça ne les assouvissait en rien.

Maintenant, je crois que je suis plus au clair et que je vais pouvoir me concentrer sur ce qui en vaut vraiment la peine.

Mourir en mouvement

Une note, de 2011:


"Libérer mon écriture, ça sera libérer ma vie. Je pourrai alors apprendre à mourir en mouvement, en profitant de chaque instant."

mardi 19 juillet 2016

Nous sommes esclaves

– Être libre signifie être responsables de ses actes. Dire que les autres sont coupables de nos actes signifie que nous sommes esclaves.

lundi 18 juillet 2016

Repérages

Tout à l’heure, un jeune gars est venu sonner à la maison: T-shirt blanc, jeans, baskets. Quand je lui ai ouvert la porte, il m’a demandé où était l’autoroute pour Annemasse. Comme je trouvais la question bizarre, je lui ai gentiment proposé de le raccompagner à sa voiture: j’allais lui montrer depuis le portail, c’était plus simple. Lucie s’est agrippée à mon short pour nous accompagner.

Tout d’un coup, le petit gars avait l’air de savoir assez bien où se trouvait l’autoroute: à droite ? Oui oui, tout à fait. Et quand je lui ai demandé où était sa voiture, il m’a dit que c’était un collègue à lui qui allait passer le prendre. Je suis resté un moment sur le trottoir avec Lucie dans les bras à le regarder descendre la route en direction de Morges.

J’ai hésité à le prendre en photo avec mon iPhone, mais je ne l’avais exceptionnellement pas sur moi. Quand je suis ressorti, je n’ai pas revu mon jeune en repérage. J’ai fait le tour de la maison de Sandra et Benji pour vérifier que tout était ok et je suis passé dire à Fabienne et puis à Stéphane de faire gaffe.

dimanche 17 juillet 2016

Le chemin du vrai Maître

– Chacun a son propre chemin. Un vrai Maître ne te montre pas son chemin mais t'enseigne à découvrir le tien.

De la place pour le dessert

Si j'ai encore la force de lire quelques pages, je dois bien avoir la force de méditer un peu à la place.


Pareil que pour les enfants qui ont tout d'un coup de nouveau de la place pour le dessert. 

vendredi 15 juillet 2016

Mon énergie pour mon art

Employer mon énergie pour mon art, pas pour me placer ou m’informer.


La place qui devra venir viendra, l’information qui devra arriver jusqu’à moi arrivera.

jeudi 14 juillet 2016

Un outil de production

Que mon iPhone devienne vraiment un outil de production et pas de consommation.

mercredi 13 juillet 2016

Des motivations vaines

Une note, de 2011:

"Si je remarque à quel point la plupart des motivations des gens qui m’entourent sont vaines, c’est à la fois parce qu’elles sont miennes et que j’essaie de m’en débarrasser.

Quand je serai un peu plus loin — si j’en suis un peu plus loin —, je pourrai admettre, simplement, que les gens ont des motivations qui sont les leurs."

mardi 12 juillet 2016

Le sucre et les réseaux sociaux

Le sucre et les réseaux sociaux: la mort de mon corps et la mort de mon esprit par trop de plaisir immédiat.

C'est l'immédiat qui me tue: cette tension désespérée vers l'ici et maintenant plutôt que l'ici et maintenant.

Volontarisme épuisant et paresseux qui se nourrit de ma fatigue et qui la multiplie.

lundi 11 juillet 2016

Du temps utile

Une note, de 2011:

"Dans son introduction à la correspondance entre Vernet et Bouvier, Célia m’a dit que Maggetti avait écrit qu’il y avait un petit côté protestant dans le fait que le voyage ne pouvait pas être fait que pour soi et qu’il devait servir à quelque chose — dans leur cas, à écrire et à rendre compte. Pareil pour ce temps que je me donne à Buenos Aires: il faudrait qu’il serve."

dimanche 10 juillet 2016

Surpise, hein!

Hier soir, au mariage de Cécile, l'un des musiciens tsiganes était le croque-mort qui avait remis à Celia l'enveloppe avec tous les petits sous des offrandes pour l'enterrement de sa maman.

Ce matin, au brunch, notre voisin table s'est révélé être Frédéric, le filleul de Carlos qui nous avait reçu à Buenos Aires dans son appartement, avant de devenir mon oncle pour nous servir de garant lorsqu'on a signé le bail du nôtre, celui d'Acoyte.

D'ailleurs Carlos serait là, dans une bonne demi-heure, pour l'anniversaire de la maman de Fred dans un café de la vieille ville de Fribourg.

– Alors chut! Tu dis rien à personne et on passe faire des becs! Surprise, hein!

samedi 9 juillet 2016

Croire ne pas être prêt

Une note, de 2011:



"Croire ne pas être prêt n’est qu’une manière parmi d’autres ne pas être tout à fait là."

vendredi 8 juillet 2016

Expérimenter

Si je n’écris qu’au sujet de ce que je vis, je ne vais jamais pouvoir dépasser celui que je suis, jamais pouvoir expérimenter.

jeudi 7 juillet 2016

Le poids qui m'arrange

C’est moi qui choisis le poids que je donne à la parole de l’autre.

Si je veux que sa parole soit lourde, elle sera lourde, si je veux qu’elle soit légère, elle sera légère.


Je donne à la parole de l’autre le poids qui m’arrange, même si j'ai parfois l'impression du contraire.

mercredi 6 juillet 2016

Le goût de ma soupe

Ce que je découvre – le Japon par exemple – est là pour m'indiquer des directions suivies dans des vies antérieures, pour m'aider à récapituler mes découvertes oubliées.


Pas besoin de suivre ces pistes jusqu'au bout, simplement garder le goût qu'elles apportent à ma soupe.

mardi 5 juillet 2016

En allant puiser dans mon ombre

C'est en allant puiser dans mon ombre que je peux véritablement vivre ma lumière.

C'est ce que je n'aime pas en moi qui peut me mener, à travers lui, vers ce que j'aime.

C'est l'une des leçons de cette écriture à deux mains.

lundi 4 juillet 2016

Coup de vieux, coup de jeune

– Chaque colère est un coup de vieux, chaque sourire est un coup de jeune. 

dimanche 3 juillet 2016

Me faire face

– Tout est là pour que vous vous retrouviez face à vous-même – la volonté, les moyens, les outils, le cadre – et hop: au dernier moment, l'esquive.

– Oui...

– Alors vous devez, je n'aime pas utiliser ce mot, mais vous devez, absolument, vous faire face. Aller plus loin, ça passera par là. 

– Comme dans l'enseignement de Ramana Maharshi, quand il parle de la recherche du Soi avec l'énergie de l'homme à qui on maitiendrait la tête sous l'eau et qui voudrait reprendre de l'oxygène. 


– Oui, c'est ça: exactement.

samedi 2 juillet 2016

Un grand feu au milieu de la chambre

Depuis quelques soirs, les lumières éteintes, on s'assied au milieu de la chambre et on allume un grand feu. On fait chauffer du thé à la cannelle dans une grosse casserole noire et on écoute les bruits de la forêt autour de nous. Suivant d'où le vent souffle, la fumée nous pique les yeux.

Le premier soir, un loup sans dents est venu nous rendre visite. Il a insisté pour servir le thé à tout le monde, il s'est laissé caresser sur la tête et il a couru jusqu'au sommet de la montagne d'à côté.

Le deuxième soir, c'est un loup rose qui est venu. Ineo a allumé les plaques de la petite cuisinière Ikea pour lui faire peur, mais quand il a découvert que le loup rose parlait en chantant du jazz, il s'est mis à rire et il a partagé sa saucisse avec lui.

Au moment d'aller se coucher, Lucie a encore ramassé une grosse brassée de branches posées sur l'armoire à dînette et l'a jetée sur le feu en train de s'éteindre. Alors les enfants, depuis leur lit, ont regardé les braises s'envoler vers le ciel.

vendredi 1 juillet 2016

Le poids de ma parole

Prendre le poids de ma parole et non prendre du poids par peur de prendre la parole.