mercredi 31 août 2016

Celui qui cherche

– Celui qui cherche ne va pas trouver, mais celui qui ne cherche pas ne va jamais trouver.

mardi 30 août 2016

Tchoutchou cravail maman!

– Gare maman!

– Oui, c’est là que maman a pris le train. Elle est venue avec son vélo jusqu’ici et puis elle a pris le train pour son travail.

– Lalalalalalalalalalalalala vélo zaune! Lalalalalalalalalalalala cave!

– Tu veux prendre ton vélo jaune à la cave?

– Oui! Cravail!

– Et tu veux aller au travail?

– Tchoutchou lalalalalalalalalalala cravail maman!

– Tu veux venir avec ton vélo jaune jusqu’à gare pour aller retrouver maman au travail?

– Oui! Tchoutchou lalalala petit! Cravail maman!

lundi 29 août 2016

Parce que ça doit se dire

Avec le retour du Livre sur les quais, je repense à Gurdjieff: ne fais pas de la publicité pour tes œuvres.

La question n'est pas à voir du point de vue protestant, ne pas mettre le moi en avant, mais avec cette idée que je dois écrire parce que ça doit se dire, pas pour ce que ça doit dire de moi.


Plus je fais de la pub pour moi, moins le texte sera juste. Plus je fais de la pub pour mon texte, plus j'écrirai les prochains en pensant que c'est pour me valoriser que je les écris et ce qui doit s'écrire ne s'écrira plus.

samedi 27 août 2016

Mon casque noir

Un instant, en voyant ce casque de moto Shoei sur le petit meuble en face des toilettes du Grutli, le même, exactement le même que mon casque noir d'adolescent, j'ai cru que c'était l'ancien moi qui était là, puis qui était passé par là, puis qui n'était plus là. 

jeudi 25 août 2016

Le disciple de moi-même

– Je suis le disciple de moi-même.

mercredi 24 août 2016

Un point d'interrogation

– C'est quoi un point d'interrogation?

– C’est à l’école que tu en a vu un?

– J'ai vu quelque chose d’écrit sur la porte et, à la fin, il y avait un point d’interrogation.

– Le point d’interrogation, c’est ce qu’on met à la fin d’une phrase quand on veut poser une question.

– Ah oui?

– Alors, Lucie, comment ça va? Là, je t’ai posé une question et, si je l’écrivais, je mettrais un point d’interrogation à la fin.

– Ça fait comme ça: un peu comme un serpent avec un point en bas.

– Tout à fait!

mardi 23 août 2016

Comment je peux me résoudre

Ce n'est pas la situation qui se résout: je dois chercher comment je peux évoluer, comment peux me résoudre, pour que la situation se résolve d'elle-même. 

Répéter ce qui a déjà été dit

J'ai été pris dans mon envie de tout créer à l'intuition, hors des canevas, des structures, des modèles sur lesquels m'appuyer.

Comme si ne faire confiance qu'à mon intuition pouvait m'assurer la paternité de mes écrits, leur originalité, leur vérité.

Juste une autre manière un peu plus épuisante qu'une autre de répéter ce qui a déjà été dit. 

dimanche 21 août 2016

Le soleil se lève

Le soleil se lève sur la station-service, sur le croissant et sur l'ovomaltine d'Ineo.

samedi 20 août 2016

Je me cache derrière eux

Si je ne touche pas aux événements, je ne prends pas mes responsabilités et je me cache derrière eux: c'est les évènements qui l'ont dit, c'est pas moi!

vendredi 19 août 2016

Enfermé dans les événements

Enfermé dans les événements comme l'était mon père avec son journal, ses articles à écrire. L'intuition que c'est là qu'il y a quelque chose à dépasser. 

Mais aussi, d'un autre côté, la croyance que les événements du monde peuvent m'apprendre quelque chose tels quels, que je ne dois pas les toucher pour qu'ils me parlent, pour que j'apprenne à les écouter.


Le moment est venu de cesser de tendre l'oreille et de les faire parler à ma manière. 

jeudi 18 août 2016

Il parle de Dieu

– Où papa? Où?

– Il mange avec ses étudiants. Tu sais, Ineo, il discute de choses pas toujours intéressantes pour les petits.

– Ouais, il parle de Dieu.

– Parler de Dieu, Lucie, ça peut être intéressant...

– Oui, parce que la Terre, c'est Dieu. Euh, Tolochenaz, euh, Fribourg, euh...

– Et toutes les montagnes et tous les lacs et toutes les mers.

– Oui, c'est ça!

mercredi 17 août 2016

Le devenir de la scène

Ne pas me dire: qu'est-ce qu'il y a dans cette scene? Mais plutôt: qu'est-ce que je peux en faire, qu'est-ce qu'elle peut devenir?

L'effet de mes paroles

Les réseaux sociaux: une tentative pour mesurer l'effet de mes paroles, pour avoir un indice de leur existence.


On va essayer autre chose.

lundi 15 août 2016

Résoudre par la mise en récit

Arriver à résoudre certaines questions de ma vie par la mise en récit.

dimanche 14 août 2016

Voir les histoires sans jugement

Voir les histoires sans jugement depuis le seuil de leur structure. 

samedi 13 août 2016

Mes étendues intérieures

Une note, de 2010:

"Utiliser la page pour parcourir mes étendues intérieures, pour me laisser les parcourir. Certain jours, je trouve des choses, d'autres jours, je ne trouve rien, je crois ne rien trouver, mais l'important, c'est de parcourir, de me laisser parcourir. Le texte ne peut venir que de là, et même s'il ne vient pas, il ne peut venir que de là.

Ces images d'étendues extérieures que je peux avoir lorsque j'écoute certaines musiques, ces étendues que je croyais me rappeler mais qui, en fait, sont au fond de moi. La mémoire n'est pas celle que je crois: ce que j'ai vécu, les paysages que j'ai véritablement traversés, ce que j'appelle de mes souvenirs m'a en fait permis de toucher l'entier de cet espace et l'entier de ce temps que je porte en moi.

Sentir ces étendues, oui, mais les sentir en moi, et puis sentir que ce qui se passe en moi et ce qui se passe à l'extérieur ne fait absolument aucune différence. Les espace qui s'ouvrent s'ouvrent maintenant et s'ouvrent en moi. Le souvenir est présent, le souvenir n'est pas passé: c'est ce que ces images déroulent en moi en ce moment qui compte, qui existe, rien d'autre.


Les histoires que je veux raconter sont des guides pour me laisser aller dans cet espace, elles sont là tout d'abord pour me rassurer, pour me donner l'impression que c'est encore moi qui donne du sens à ce qui se passe, que c'est encore moi qui organise ce qui arrive."

vendredi 12 août 2016

Pas à travers ma parole

Ce n'est pas à travers ma parole que j'existe: j'existe sans ma parole, elle existe sans moi. 

jeudi 11 août 2016

Qui suis-je?

Pour retrouver le sommeil après avoir encore une fois rendormi Ineo, je répète le Qui suis-je de Ramana Maharshi.


Est-ce que je suis celui qui respire? Mais d'où vient ma respiration? De quelle partie de mon corps? Est-ce que je suis celui qui dit à ma respiration de se faire? Mais, ma respiration n'a pas besoin de moi pour se faire. Est-ce que je suis celui qui pose la question du Qui suis-je? Qui suis-je? Et je m'endors.

mercredi 10 août 2016

Devoir d'information (bis)

Devoir d'information: croire que savoir nous protège. 

mardi 9 août 2016

De l'ordre du dévoilement

Ce que je cherche à écrire est de l'ordre de la révélation, du dévoilement: tout était déjà là depuis le début, mais on ne le comprend, tout d'un coup, qu'à la fin. 

lundi 8 août 2016

Un jour viendra où vous rirez

– Il n'y a pas plus grand mystère que celui-ci : nous cherchons à atteindre la Réalité alors que nous sommes la Réalité. Nous pensons que quelque chose nous cache notre Réalité et qu'il faut le détruire avant d'obtenir cette même Réalité. C'est ridicule. Un jour viendra où vous rirez vous-même de tous vos efforts passés. Et ce qui sera le jour où vous rirez est déjà ici et maintenant.

dimanche 7 août 2016

Suis-nous et sors de toi

Adorer Dieu, c'est me tourner vers le tout, vers le Soi, et me libérer du moi.

Pareil pour les montagnes qui s'étendent autour du col du San Bernardino dans le premier jour. 

Pareil pour les voix des fidèles qui tournent dans l'église grise et blanche de San Vittore. 

L'adoration, les cimes touchées par la lumière jaune, les vieilles voix sous les voûtes, toutes disent la même chose: suis-nous et sors de toi pour découvrir que tu n'as jamais eu de limites.

samedi 6 août 2016

S'absenter à soi-même

Mon père derrière sa NZZ dans la véranda: le monde entier à portée de regard. 

Pareil pour moi devant l'écran sur mes genoux: les mots que j'aligne, que j'efface, que j'aligne de nouveau. 


Se disperser dans les nouvelles et dans les histoires à naître: à chacun sa manière de s'absenter à soi-même.

vendredi 5 août 2016

Un cadre, pas des limites

Ma vie terrestre, quotidienne, donne un cadre et une direction à ma recherche du dévoilement du Soi en moi.

Ma vie terrestre est là pour ça : pour que cette recherche ne parte pas dans tous les sens et finisse par se perdre, par s'épuiser.

C'est à ça que ma vie sert : à me donner un cadre, pas des limites.

jeudi 4 août 2016

Les médias et le mantra

Les réseaux sociaux et les médias en général: être ailleurs à un autre moment.

Le mantra: l'ici et le maintenant de chaque syllabe.

NA. MAN. DA. BU.

mercredi 3 août 2016

Quand le connaisseur disparaît

– Aussi longtemps qu'il y a un connaisseur, il y a toutes sortes de connaissances (directe, par déduction, intellectuelle, etc.); mais que disparaisse le connaisseur et toutes ces connaissances disparaîtront avec lui; leur degré de validité est du même degré que le sien.

mardi 2 août 2016

La fée des dents

– Qu'est-ce que tu fais Lucie? Tu laves des cailloux?

– Oui: il sont blancs comme des dents!

– Et tu vas en faire quoi?

– Je vais les laver très bien avec du savon et puis je vais les mettre sous mon oreiller. Comme ça, la fée des dents elle va venir!

Comme à Bénarès

Après le souper du premier août dans le jardin de San Vittore, c'est Celia qui, la première, a remarqué l'odeur étrange.

– Mais, ça sent comme à Bénarès !

En fait, c'est Jean-Jacques qui n'avait pas mis que les feuilles de vigne sur les braises, mais aussi les os des costine, histoire d'économiser un peu sur les sacs poubelles taxés.

– Ça fait vraiment odeur de crémation: tu pourrais les enlever s'il te plait?

– Tu crois?

– Oui, s'il te plait!

lundi 1 août 2016

Comme si le lieu était en trop

Une note, de 2011:

"J’ai l’impression que j’ai plus de facilité à être dans les lieux quand je n'y suis pas – ici, à Buenos Aires –, comme si le lieu était en trop entre lui et moi, comme s’il parasitait, s’il faisait déborder ce que je sais et que je sens de lui."