vendredi 13 janvier 2012

Maude et cousine Violette

Autour de cette vieille table en bois de l'Hipopótamo, le monde a tout d'un coup l'air beaucoup plus dense, plus compact, resserré sur lui-même. Maude vient d'arriver de Suisse pour une année d'Erasmus à Buenos Aires et son nom me met la puce à l'oreille: oui, elle est bien de la famille de Violette, cette cousine dont maman avait pris le relai comme fille au pair, au début des années 50, dans la famille de celui qui allait lui donner vingt ans plus tard un enfant.

Savoir que cette fille qu'on accueille chez nous pour quelques jours a quelque chose à voir avec celle qui a permis la rencontre de mes parents lève un bout du voile sur cette structure qui sous-tend les relations entre les êtres, sur ces réseaux tissés au fil de vies déjà très nombreuses, sur ces liens souterrains dont l'évidence me semble de plus en plus indubitable.

Alors, question du jour: comment faire le lien entre ces intuitions profondes et ma peur de rendre mes mots directement publics à l'échelle minuscule de ce blog dont je n'ai, pour le moment, donné l'adresse qu'à Celia?