samedi 21 janvier 2012

Le dernier tour de manège

Dans son prêche de dimanche dernier, Gustavo a parlé de cette coutume japonaise de retirer de la vue des mourants toutes leurs possessions les plus chères, les oeuvres qu'ils avaient réalisées dans leur vie, d'aller jusqu'à empêcher la visite de leurs amis intimes et de placer à côté de leur lit un autel de Bouddha, tout ça, bien entendu, pour ne pas donner envie à la personne en train de mourir de revenir faire un énième tour de manège à travers les plaisirs limités qu'offre la vie terrestre.

Mais, pour savoir se détacher pour de bon, il faut d'abord savoir vivre, savoir aller au bout de ce pour quoi on se sent venu au monde afin de constater par soi-même – "Doutez de tout, en particulier de ce que je vous dis" – à quel point ce projet de vie si fondamental est loin de remplir ses si belles promesses de bonheur.

Alors, une fois qu'on sera bien convaincus, on pourra se mettre à causer.