mercredi 15 février 2012

Trois secondes

En sortant de chez nous, je tombe sur Eva qui vient se faire soigner les dents dans le quartier. Comme pour en remettre une couche sur ces trois secondes pendant lesquelles – mais oui, c'est bien elle! – son visage est apparu derrière la porte vitrée de notre immeuble, Eva me dit que c'est sans doute la troisième fois de sa vie qu'elle vient à Caballito. Je l'accompagne quelques blocs et je lui fais la bise: il faut absolument que je trouve un jasmin pour Celia, pour notre balcon et pour la Saint-Valentin.

Ça me rappelle ce dimanche de Pâques, il y a deux ans, avec Gustavo et deux autres maîtres qui étaient venus du Japon lui donner un coup de main pour les 300'000 mantras. Ils marchaient d'un bon pas sur Acoyte et moi, après, pendant toute la messe d'Hugo Mujica, j'ai pensé à ces quelques instants – je sors de l'ascenseur, une tête me dit quelque chose dans le grand miroir du hall, la même tête sur le trottoir de l'autre côté de la vitre – qui avaient permis cette rencontre, rencontre pendant laquelle il ne s'était d'ailleurs pas dit grand-chose: tout le monde était un peu à la bourre.