vendredi 10 février 2012

"Je ne suis pas fait pour le récit"

"Il me semble voir de mieux en mieux que je ne suis pas fait pour le récit; je ne vois pas les choses dans leur suite et dans leur enchaînement; et, à moins de comprendre la narration comme une suite de descriptions sentimentales, liées entre elles plus ou moins lâchement par une action qui n'est qu'un prétexte, à moins de choisir un sujet auquel ce procédé convienne, je me sens impuissant. Mais j'essaie, et, peut-être, est-ce l'important."

Tu sais pas à quel point ça me ferait plaisir qu'on cause de tout ça dans un de ces vieux cafés de San Telmo – la Poesía, l'Hipopotamo, ou n'importe quel autre bistrot qui te ferait de l'oeil en passant – histoire que tu me racontes comment tu t'es débrouillé pour composer Derborence ou La beauté sur la terre. Parce que moi aussi, tu vois, quand j'essaie d'écrire un roman, je reste pris dans l'instant, dans la scène, dans l'image, et puis l'histoire, la pauvre, eh bien elle se perd en route.

Un blog, tu me diras, c'est sans doute pas le meilleur endroit pour essayer de sortir du fragment... Tout à fait d'accord avec toi. Je crois que ces petites entrées de tous les jours me servent surtout à réfléchir un peu moins et à faire un peu plus, à bricoler comme je peux avec ce qui se décide à me tomber dans les mains. Et puis pour le reste, on verra: l'important, tu as cent fois raison, c'est d'essayer.