jeudi 2 février 2012

De ce que je donne à ce que je reçois

Ce matin, le directeur de l'OMPI, l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, parlait à la radio du droit d'auteur sur Internet: les modèles doivent évoluer, il faut assurer auxdits auteurs un regard sur la manière dont sont utilisées leurs oeuvres tout comme une rémunération pour le travail et le savoir-faire qu'ils ont déployés à les réaliser.

Une telle manière de voir les choses sous-entend que je suis à l'origine d'une oeuvre qui, tout comme les utilisations qu'on peut en faire, m'appartient. Beaucoup de "mien", de "à moi", beaucoup de contrôle sur toutes les étapes du processus et, par conséquent, beaucoup de souffrance potentielle: mon oeuvre, mes idées, on pourrait me les voler! Autant de bonnes raisons de m'inquiéter pour leur futur et pour le mien...

Évidemment, j'aimerais pouvoir un jour vivre de ce que j'écris, bien sûr, j'ai toujours dans un coin de ma tête cette bonne vieille idée de "carrière" littéraire, mais je sais de mieux en mieux qu'on se sent beaucoup plus léger en imaginant des corrélations les plus flottantes possible entre ce qui se donne et ce qui se reçoit, des cycles tellement longs et mystérieux que la question même du lien entre le donné et le reçu se perd de vue en chemin.