mercredi 25 avril 2012

A priori, c'est pour après-demain

– Alors, on t'a appelé?

Manuel, qui me voit partir bien avant mes soixante minutes réglementaires et qui m'a regardé agiter les doigts, peut-être un peu plus fiévreusement que d'habitude, sur l'écran de mon iPod, se fait du souci pour ma progéniture sur le point de voir le jour ainsi que pour ma tendre épouse.

– Elle est toute seule à la maison, ta femme?

Je lui rappelle que j'habite à un demi-bloc de la Tolva – pas comme lui qui doit prendre trois bus jusqu'à Quilmes: une heure, une heure et demie, ça dépend du trafic – et que la date prévue pour l'accouchement, si tout se passe comme prévu, c'est après-demain.

– Et le livre, t'as des nouvelles?

Je lui fais un petit sourire pas trop crispé, je le remercie de me tenir la porte et je lui dis que, ce genre de choses, cher Manuel, ça prend du temps, beaucoup de temps. Mais, bon prince, je lui épargne la moindre comparaison avec notre enfant qui, après avoir troqué le tango pour la salsa, vient de se mettre à la capoeira dans le ventre de ma douce. À demain, oui, à demain.