vendredi 17 octobre 2014

Elle s’est sentie libre de partir

Un peu après cinq heures, je n’en pouvais plus: j’avais eu ma dose de râles et j’ai rassemblé mes affaires pour rentrer à la maison. Une fois mes sutras rangés, j’ai posé une main sur ses petits cheveux gris tout neufs et une autre sur sa joue: elle avait très chaud.

– Adieu Tantine.

J’avais prévu de rester jusqu’au lever du jour – à huit heures je me prends un petit-déj et je vais au lit – mais j’ai senti qu’il fallait que je parte. La mort, je n’allais pas la voir à l’œuvre aujourd’hui: j’avais appris ce que je pouvais apprendre pour cette fois.

Quand je me suis réveillé, Celia partait avec les enfants. Elle m’a dit que l’hôpital avait appelé et que Dellon était morte autour des sept heures.

– Tu sais, si tu étais resté, elle serait peut-être morte plus tard. Une fois qu’elle s’est retrouvée seule, elle s’est sentie libre de partir.