jeudi 1 janvier 2015

Entre les cuisines et l'autel

En roulant à les travers la neige du pied du Jura, mes enfants endormis à l'arrière, je me suis dit qu'une des solutions pouvait être d'arrêter de me demander ce que mon écriture pourrait m'apporter ou pas pour me demander ce qu'elle pourrait apporter aux autres.

J'ai pensé à Gustavo, entre ses cuisines et l'autel de son dojo, au soin qu'il met à préparer la nourriture du ventre, à sa précision abrupte dans la transmission des nourritures de l'esprit.

Cette activité pour laquelle on se sent appelé, qui est devenue centrale au fil des années grâce à des circonvolutions qui ne doivent rien au hasard, n'est ni bonne ni mauvaise en elle-même: c'est la manière dont on l'envisage et la pratique qui lui donne sa saveur, sa profondeur et son éclat.