mercredi 28 mai 2014

Une réédition dans l’air du temps

– Peut-on écrire avec poésie, lyrisme, violence, onirisme, intensité, sans laisser de place aux sentiments, ceux des figures (on ne peut parler ici de personnages) ou ceux de l’auteur ?

Jusque-là, on est tout à fait d’accord et ça fait vraiment plaisir à lire!

– C’est le pari qu’avait fait Pierre Fankhauser il y a une quinzaine d’années avec son premier roman, Sirius, et qu’il renouvelle avec cette réédition toujours dans l’air du temps, remettant sous d’étranges projecteurs une écriture fulgurante.

Tout d’un coup, ça devient à la fois juste et faux. Juste parce que ça fait une bonne douzaine d’années que j’y travaille, sur ce texte. Faux parce que c’est bel et bien la toute première édition.

Sur les cendres d’un coup de chaleur face à cette contrevérité exposée au grand jour – ma carrière, mon Dieu, ma carrière! – naît petit à petit ce personnage d’un auteur au premier roman déjà bien lointain, installé confortablement dans le paysage des lettres romandes, auteur malin qui se paie un coup de jeune avec une réédition chez le nouvel éditeur qui monte.