dimanche 18 mai 2014

Le Retrait

– J’ai fini de lire ton livre.

– Ah oui?

– Tu veux que je te dise quelque chose?

– Ben... Tu m’avais dit que tu avais remarqué deux ou trois trucs et que tu m’en parlerais quand tu aurais fini de le lire… Alors oui.

– Bon, trois choses. D’abord, c’est désincarné: y a pas un seul nom.

– Oui, en effet. C’est un choix, c’est voulu, c’est comme ça.

– Et puis ton avancée en spirales, ça m’a fait penser à l’église de Wassen: on voit les choses d’un côté et puis d’un autre et puis encore d’un autre...

– T’as vu: elle y est! Je l’ai mise pour faire un petit clin d’œil...

– Enfin, y a pas un sentiment, pas une émotion. Tout est très descriptif, poétique par moment, oui, très bien écrit, mais pas une émotion.

– Tu sais, c’est pas pour rien que ce bouquin s’est longtemps appelé Le Retrait.