dimanche 9 mars 2014

Les quatre souffrances secondaires

– Monsieur, les quatre souffrances secondaires, ça vous dit quelque chose?

– Euh, oui. Ne pas pouvoir être avec la personne qu’on aime.

– En effet, ne pas pouvoir être avec ceux qu’on aime.

– Être obligé d’être avec les personnes qu’on n’aima pas.

– Oui, devoir être avec les personnes qu’on déteste.

– Et... Ne pas pouvoir être ce qu’on voudrait être ou avoir ce qu’on voudrait avoir.

– Oui, ne pas pouvoir être ou avoir ce qu’on voudrait.

– Et ne pas être une unité.

– Ça, on va le garder pour plus tard: je vous l’expliquerait quand l’Argentine sera championne du monde. Alors, Monsieur, ne pas pouvoir être avec une personne que vous aimez, ça vous semble une souffrance?

– Euh... oui.

– Est-ce que vous avez déjà aimé quelqu’un et, par aimer, je veux dire qu’a chaque fois que vous allez aux toilettes, cette personne vous manque parce que vous voudriez être avec elle, sans parler, naturellement, de partir en voyage, par exemple...

– Je ne sais pas si à ce point-là, non, je ne sais pas si ça m’est déjà arrivé de cette manière-là.

– Alors vous n’avez jamais aimé pour de vrai. On appelle ces souffrances les souffrances secondaires parce qu’elles ont à voir avec les autres: on les voit beaucoup mieux que les quatre souffrances primaires, naître, tomber malade, vieillir et mourir, qui n’ont à voir qu’avec soi. Et, comme on les voit mieux, c’est beaucoup plus facile d’apprendre grâce à elles, c’est-à-dire grâce aux autres.