lundi 3 septembre 2012

Les quatre souffrances primaires

– On va commencer par une petite récapitulation pour que les nouveaux sachent un peu mieux dans quoi ils se sont embarqués.

– Ah ah ah!

– Je vois que les anciens rigolent: c'est normal, ils ont tout compris, à se demander pourquoi ils reviennent... Axiome numéro un du bouddhisme? Mademoiselle?

– Euh... La vie est souffrance!

– Très bien! C'est pas moi qui l'ai dit, c'est Bouddha, et, pour être précis, il disait même que tout est souffrance: s'il y a une seule chose qui devrait vous rester quand vous sortirez de cette pièce, c'est ça. À partir de là, il distingue quatre souffrances de base, quatre souffrances primaires. Monsieur?

– Euh, naître, grandir...

– Vieillir, oui.

– Tomber malade et... mourir!

– Vous, Madame, qu'est-ce que vous en dites? Naître, c'est une souffrance?

– C'est que... Je me rappelle plus bien.

– Ah oui, bien sûr, bien sûr... Le problème, c'est qu'on ne naît jamais où on veut et quand on veut...

– Mais on ne choisit pas de naître où on veut...

– Ah non, vous croyez? Et pour vous, Mademoiselle, tomber malade, c'est une souffrance?

– Oui, en général, c'est pas très agréable...

– Si vous avez justement un examen à passer le lendemain et que vous n'êtes pas prête?

– C'est vrai, dans ce cas-là...

– Et vieillir?

– Ça dépend...

– Et mourir?

– C'est que je suis pas encore passée par cette expérience...

– Ah non?

– Non.

– Bon. D'accord. Donc, quatre souffrances primaires, auxquelles s'ajoutent quatre souffrances secondaires. Monsieur? On vous écoute!