mercredi 27 avril 2016

Remonter le long des gouttes de pluie

Alors je prends le temps de remonter le long des gouttes de pluie qui s’écrasent sur les pavés d’Alsina, le long des gouttes qui s’écrasent sur le toit du Furaibo, sur le toit du bâtiment des impôts, au-dessus de la Place de Mai, au-dessus de San Telmo et de ses maisons historiques, de ses rues et de ses avenues à angle droit qui dessinent un filet orange aux mailles de plus en plus serrées, filet qui continue à s’étendre, à s’étendre encore, jusqu’à ce que ses limites se dessinent, jusqu’à ce que les mailles dans les bords s’effilochent pour disparaître petit à petit, un filet qui devenu toile d’araignée, qui est devenu un seul point brillant et fluctuant, un point qui disparaît par intermittence derrière des écharpes de brouillard noir jusqu’à ce que je me retrouve à l’intérieur des nuages d’où tombent les gouttes qui m’entourent encore au moment où le battement des taikos me réveille: c’est le moment d’y retourner.