Une note, de 2004:
"Ils entrent dans la banque, cagoulés, sortent leurs gros calibres: tout le monde se jette à terre. Ils lancent des sacs en papier entre les clients et leur hurlent de se les mettre sur la tête. Une caissière reste debout derrière la vitre blindée, les mains en l’air.
Le plus baraqué des deux prend une cliente par le col et l’écrase contre la vitre, pointe son arme sur le sac en papier. Il gueule à la caissière d’ouvrir la porte: elle fait des mouvements d’impuissance avec les mains: un triangle de sang et de cervelle sur la vitre: le corps tombe.
L’homme prend un autre client, le colle contre le guichet, gueule de nouveau, attend quelques secondes, tire. Le second braqueur marche entre les clients qui se tordent sur le sol, leur sac sur la tête. Il en abat un, un autre: on voit la caissière crier mais on ne l’entend pas.
Une porte latérale s’ouvre et un homme en complet gris clair tend une main devant lui, comme pour se protéger du soleil. Le deuxième braqueur lui passe un bras autour de la gorge et le pousse à l’intérieur: il revient avec deux mallettes bordeaux, traverse la salle en marchant. L’autre le rejoint, ils sortent.
Bruits de papier froissé."