Ils sont sept ou huit, ils s’activent: des cordes crescendo, amples, par vagues, une guitare électrique qui gémit. Un homme, cheveux courts, torse nu, très musclé, au milieu du hangar, une mitrailleuse à bout de bras. Il tire sur sa culasse, plusieurs fois, fait rouler le canon, entre ses paumes, dans un sac de toile.
La batterie rampe sur la pulsation, courte, sèche, sourde, sous les cordes: une voix nasillarde psalmodie plusieurs fois quelque chose d’incompréhensible, de décidé, une devise.
Ceintures bouclées, lacets serrés, fermetures éclair qui glissent, poings fermés dans les gants, ouverts. Une femme, cheveux noirs, en arrière: ses seins dans le cuir et puis le gilet pare-balle.
Deux fourgons noirs, trapus, vitres teintées: le mercenaire aux pectoraux, long manteau de cuir noir, très lisse – ou alors du latex –, tire une taffe, jette sa clope, tape deux coups sur la portière: les fourgons partent ensemble.
Quelques particules dans l’air entre pluie et neige.