Pour se repérer dans l’espace, il faudrait faire référence à d’autres lieux, à d’autres temps, à quelque chose de parfaitement éloigné mais de présent dans le souvenir, c’est-à-dire de rassemblé par le souvenir, que le souvenir rend présent à ce lieu. Ces références ouvrent l’espace, créent d’autres distances qui, à leur tour, révèlent celles qui sont déjà là, celles qu’on ne peut pas voir à cause de la nuit qui les arrange d’une autre façon.
Une image, surgie d’un film, pour mieux expliquer ce qui se voit, ce qui se passe : trois feux de signalisation suspendus à un carrefour devant une grande montagne au dos imposant. Les feux sont au rouge, ils passent à l’orange, puis au vert: c’est comme si toute la montagne d’un seul coup se rapprochait, était rendue présente, comme la police d’un texte peut parfois le faire quand on sait la lire de la bonne manière, en lisant un peu moins le texte et un peu plus les lettres qui le portent.