À travers une paroi de verre dépoli, on peut voir plus loin les lumières de HLM – un ventilateur noir est pris dans un des carreaux. Des néons vibrent, pas tout à fait au même rythme, toujours sur le point de s’éteindre ou de s’allumer, se renvoient leurs grésillements au-dessus des rouleaux de câbles suspendus, des rideaux noirs, des projecteurs alignés sur des rails et des écrans répartis autour d’une table en U.
La lumière accidentelle s’arrête aux premiers panneaux de bois appuyés les uns contre les autres, comme les éléments d’un décor. Des visages attentifs sont penchés sur les portables, tout près, au-dessus des doigts, de leurs rafales minimalistes. Chacun porte un casque fin, sur une seule oreille, avec un micro tendu devant des lèvres qui ne bougent presque pas.
Certains des écrans affichent une carte qui ressemble à celles qu’on peut deviner sur un des panneaux, quelques points clignotent, se déplacent. D’autres, les pièces et les couloirs du palace vus du plafond, les image se modifient par saccades. D’autres, des groupes de verticales parallèles toujours en train de changer de longueur, parfois en même temps, qui disparaissent et qui reviennent au-dessus d’une avalanche de nombres.