Elle vide son chargeur dans la limousine – des éclairs, des coups de feu mous qu’on entend à peine. La guitare électrique monte, creuse, insiste: des percussions fines, tout d’un coup.
La femme est déjà près du fourgon. Elle jette son chargeur à l’intérieur, enfourche une moto parquée juste derrière. Grands phares, fumée de la moto qui monte vers le palace, fumée des fourgons qui descendent – des crissements, mais doux, qui ne couvrent pas le bruit des cymbales effleurées, du sable agité du bout des doigts.
La porte arrière de la limousine s’ouvre lentement: tu tombes sur le sol, tu retires tes hauts talons, te relèves, tu titubes, tes chaussures à la main, et tu cours du mieux que tu peux, sur la route, quelques mètres, et puis te jettes à travers les mélèzes.