Un des exercices proposés par Gustavo: acheter un petit carnet et noter absolument tout ce qui nous passe par la tête pendant une semaine. Si on est vraiment honnête avec soi-même, on est averti, ça risque assez fort de ne pas être des plus reluisant.
Mon voisin m’écrase le pied dans le bus? Pourvu qu’il se fasse rouler dessus en sortant!
Quelqu’un se prend à critiquer un de mes écrits? Qu’il s’étouffe avec ces pages qu’il aurait mieux fait de ne pas lire!
Je passe vingt minutes au téléphone avec Rabanal? Mon avenir littéraire est assuré, je vais enfin devenir riche et célèbre grâce à ma plume!
Etc.
Après, bien sûr, une fois que la semaine est terminée, il faut prendre un moment pour relire tout ça et en tirer les conclusions qui s’imposent.
Cette exagération, pour tout, tout le temps, la garder dans un coin de mon crâne et savoir que ce qui me semble insupportable, phénoménal, question de vie ou de mort et là je pèse mes mots, n’aura pour moi plus la moindre importance d’ici quelques jours, quelques heures, quelques minutes.
Pas besoin de tout ce cinoche, non, du tout, pour se sentir en vie. Si exister demandait le moindre effort, ça se saurait.