– Là, je crois qu’on a un problème. Tout à l’heure au check-in, ta collègue m’a dit que ça nous ferait 240 dollars pour notre sixième valise et quand j’ai appelé Lufthansa ce matin, exprès pour vérifier, ils m’ont parlé de 200... On fait quoi?
– Écoute, je comprends, mais les gars du help desk sont pas toujours au courant et puis, ces 20% en plus, c’est une taxe de l’état...
– Bon, ok, c’est une stratégie de vente. Voilà 300 dol.
– Mais... On peut pas accepter des dollars: c’est soit en pesos, soit par carte de crédit, n’importe quelle carte de crédit. Ça nous ferait donc 1234 pesos. Tu résides en Argentine?
– Non, du tout, et puis tu crois que je me balade avec tout ce fric sur moi pour prendre l’avion?
– Carte de crédit?
– D’accord. On va essayer avec celle-là.
– Est-ce que je pourrais te demander ton pin?
– C’est que ma Visa, j’ai pas l’habitude de l’utiliser avec un code. Celui-là?
– Non.
– Celui-ci?
– Non plus.
– Carte de débit.
– Si tu veux.
– Maestro?
– Non, justement on travaille pas avec Maestro...
– Alors, moi, là, je fais comment? Je vais au bancomat du coin?
– Si tu veux...
Heureusement qu’on a notre comité de départ, qu’il reste des pesos à Celia et qu’Adolfo est d’accord de nous changer 100 dollars au cours du blue actuel, c’est-à-dire à 9 au lieu de l’officiel à 5.5... Je retourne dans le petit bureau de Lufthansa au fond du couloir.
– Heureusement que j’ai des amis sympas qui ont été d’accord de me faire du change...
– Ouais, désolé. Mais, tu vois, il faut me comprendre: c’est des décisions qui viennent d’en haut et nous, là, c’est à nous d’assumer et d’en prendre plein la gueule...
– Pas de problème: je commence à savoir comment ça marche par ici. J’imagine que tu dois souvent avoir des clients qui râlent... Allez, bonne fin de journée!
– Bon voyage!