Une note, de 2004:
"C’est d’abord son aspect massif qui impressionne: gros bloc au toit peu pentu qui dépasse des sapins, nombreuses fenêtres étonnamment petites (sans doute une arme contre le gel) qui quadrillent des façades longues, aux lignes catégoriques; le tout assis dans le roc, sur un versant de la vallée qui s’élargit à cet endroit, loin des couloirs d’avalanche.
Ses derniers occupants étaient des militaires (comme les chanoines se font rares, il fallait bien trouver un moyen d’entretenir la bâtisse), mais, suite aux modifications des stratégies de défense territoriale, les volets avaient été tirés, plus ou moins cadenassés, les quelques portes fermées à double tour et les clés posées sur les linteaux (ou glissées sous une grosse pierre ou derrière un moellon descellé, quelque chose dans le genre), au cas où des visiteurs tardifs se perdraient dans la région.
Mais non, bien sûr que non: simplement parce que personne – strictement personne – n’aurait pu savoir, après ne serait-ce que quelques mois, où ces clés avaient bien pu passer. La seule chance de les retrouver en cas de besoin était donc de les laisser près des portes: cas rare de bon sens militaire."