– C’est vrai, il faut quand même que je te raconte! En fait c’est une amie commune et qui nous a invités à manger. Il était en vacances à Punta del Este parce qu’il a une copine argentine: elle était assise entre nous.
– Ah, ces hasards de la vie...
– Au début, bien sûr, on a parlé comme on pouvait en anglais. Je me disais bien qu’il avait un accent un peu bizarre, mais quand j’ai compris qu’il était français, moi, avec toutes mes années comme traducteur à Paris pour l’UNESCO, j’ai continué dans sa langue... Il m’a dit qu’il s’appelait Jean-Paul Enthoven et qu’il venait de terminer une biographie de Proust – aujourd’hui, aujourd’hui même! –, un gros truc de 700 pages, et qu’il allait la publier dans sa maison. J’ai hésité à lui demander comment il savait qu’il avait fini – parce que moi, je sais jamais quand j’ai fini... –, mais, finalement, je lui ai plutôt demandé comment elle s’appelait, sa maison. C’est là qu’il m’a dit que c’était...
– Grasset!
– Oui, tout à fait. C’était le patron de Grasset! Alors tu penses bien que je lui ai tout de suite parlé de ta traduction! Et lui, sans hésiter: il faut que je lise ça!
– Merci pour le coup de pub!
– Tu sais, ça nous sert à tous les deux et puis, après, tu pourras peut-être placer tes romans... Je sais plus si je t’avais déjà dit, mais ils ont déjà été tout plein à essayer de filmer un Jour parfait, même une fois avec Donald Shuterland dans le rôle-titre. À chaque fois, ils me versaient les droits, mais pour finir, ça se faisait pas...
– Alors, qui sait, si ça passe par la France... Et puis, une idée qui me vient comme ça: tu sais, le Livre sur les quais, le salon des auteurs dont je m’occupe de la com, si la traduction sort, ils pourraient peut-être t’inviter... Mais bon, ça, c’est des plans sur la comète...
– En attendant, merci pour ton aide et puis, ce livre, il va bien finir par sortir quelque part! On croise les doigts!