Ce matin, pendant le petit-déjeuner organisé par le Livre sur les quais, j’ai regardé très attentivement Franz-Olivier Giesbert. Lorsqu’il s’est mis à répondre à ma question au sujet de son dernier bouquin, je me suis concentré non seulement sur ce qu’il disait, mais aussi sur tout ce qui me parvenait de lui en plus de ses mots: I shin den shin, de mon âme à ton âme.
Alors toute la salle Sandoz du Beau-Rivage s’est mise à onduler à l’intérieur de mon regard et j’ai senti que je me trouvais en équilibre au bord de mes perceptions, que j’étais sur le point de saisir une autre organisation du monde, parallèle à celle que me décrivent mes sens.
Après, le long du couloir jusqu’aux toilettes, dans ma tête, en boucle: tout est une expérience, tout est à vivre comme une expérience, une expérience, c’est tout. Et puis, le long du lac, pas après pas, la boucle s’est évaporée sous le beau soleil franc réparti dans l’air lavé par la pluie.