Aujourd’hui, chant du cygne du subte A après cent ans de bons et loyaux services. Pour prendre une dernière fois ses wagons en bois, tellement pittoresques, tellement dangereux, le moindre accident et c’est le barbecue assuré, j’ai fait un crochet par la place de mai en revenant de l’agence immobilière où j’étais allé payé notre loyer.
Manque de bol, la rame qui s’est arrêtée le long du quai n’était que l’une de celles achetées au Japon d’occasion et empruntées, il y a quelques années, à la ligne D pour faire le joint en attendant des wagons chinois flambants neufs.
Ça m’a fait comme ce matin, au retour de notre promenade vraiment très matinale avec une Lucie encore en plein jet lag, avec ce gros trou à la place de la San Telmo, la boulangerie où on achetait nos medialunas et nos petites boules de pain noir.
– Comme si on nous annonçait la mort d’un proche, enfin, pas tout à fait proche: de quelqu’un qu’on connaissait bien.