– Ça fait 42.
Je passe à la caissière du cinoche un billet de 100 pesos.
– Deux pesos, vous auriez?
– Non. Cinq, ça t'est utile?
– Non, c'est gentil. Ça vous va si je vous donne un chocolat à la place d'un peso?
– Non.
Un moment d'attente de chaque côté du guichet. Dans les supermarchés, des fois, le coup du bonbon, c'est pour dix centimes, voire vingt. Mais un peso, voire deux, faut quand même pas pousser.
– Bon, de toute façon je dois vous les donner, alors...
Après mon café au Martinez – j'ai une bonne demi-heure d'avance pour mon James Bond – et grâce à la monnaie que m'a rendue la serveuse, je repasse à la caisse pour proposer d'échanger cinq billets de 2 contre un de 10. Ma copine aux chocolats a pris sa pause, mais sa collègue, d'abord un peu suspicieuse face à cette étrange manoeuvre, ne se fait pas trop prier.
Alors, le coeur léger, fier de ma bonne action, je vais retrouver 007 pendant que la caissière étudie attentivement chacun de mes billets de 2 avant de les ranger avec les autres dans son tiroir.