Cette nuit, j’étais à genoux en train de méditer et je me suis réveillé d’un coup: j’étais en habit noir de cérémonie et mon maître de Buenos Aires, rapidement rejoint par un des deux moines tibétains que j’avais rencontrés au temple du Mont-Pèlerin, me regardait avec un air préoccupé, du genre: Mon gars, faut te réveiller!
Ce que j’ai fait sur le champ et je suis allé vérifier sur mon iPhone si le Shinran publié par ta maison d’édition, ce Shinran dont tu m'avais parlé hier soir à l'apéro, était bien cette biographie que j’avais failli traduire en espagnol pour que les gens du temple de Buenos Aires puissent aussi en bénéficier, ce livre que je m’étais fait apporter en Argentine par un copain parce que mon maître m’avait dit qu’on avait la chance d’avoir en Suisse le meilleur spécialiste occidental du Jodo-Shinshu, le seul Occidental, à son avis, qui avait plus ou moins compris quelque chose à cette école du bouddhisme: Jérôme Ducor.
Du coup, je me suis dit que le monde était décidément bien petit et j’ai encore mieux compris pourquoi, toi et moi, on bossait ensemble.