Une note, de 2010:
"Oikawa Sensei m’a dit qu’il fallait que je fasse l’exercice de cette écriture libre d’un certain nombre d’heures par jour – lui, c’est trois – pendant vingt jours, même dix, et que je me retrouverais en face d’un autre homme, de cet homme qui est en moi mais que je ne connais encore que très mal, voire pas du tout.
Même si sa manière de formuler les choses était désagréable et intrusive, je me suis dit que son conseil avait du bon et que j’allais essayer de le suivre, au moins en partie: ça serait peut-être une manière de sortir de cette aporie que je sens en ce moment, de développer une autre technique de travail, une autre manière d’aborder le travail.
Quand je lui ai dit que j’aboutissais chaque jour à un paragraphe, il m’a dit que c’était très mal, que c’était simplement le fruit de mon intelligence et que mon intelligence n’intéressait absolument personne. Il a continué en disant qu’il y avait des intelligences plus grandes, des intelligences plus petites, mais que ce qui importait vraiment dans l’écriture, c’était le cœur, c’était ce que je pouvais écrire avec le cœur, parce que le cœur seul est original, pas l’intelligence. Est-ce que le but est d’être original ou de parler aux autres cœurs?"