Je croise souvent la Paraguayenne qui travaille dans la boulangerie sur le chemin de la piscine, Marcos, le guitariste qui nous avait accompagnés pour une milonga il y a quelques années, joue à présent les vendredis soir au Furaibo, Mariana m'annonce qu'elle travaille maintenant avec Ary et qu'ils se sont mis à parler de nous parce qu'ils ont vu, en attendant le bus, une affiche avec le prénom Bertrand:
– C'est drôle, on connaît un Bertrand.
– Moi aussi, un type à moitié Français, à moitié Africain...
– C'est lui! Camerounais. Il va au temple bouddhiste près de la place de Mai.
– Le Furaibo?
– Mais oui! Et puis... un couple de Suisses, ils y sont presque tout le temps, ça te dit quelque chose?
Au Japon, on dit que pour qu'il y ait un simple frôlement de manche entre deux personnes dans une foule, il faut qu'il y ait eu au moins cent vies de proximité. Alors, quand on se met à parler d'amitié, voire d'amour...