Pendant notre séance de travail avec Nico et Christian sur la terrasse du Mozart, j'ai senti que je n'étais plus l'observateur, mais l'observateur de l'observateur: je n'étais plus en train d'observer et d'évaluer ce qui arrivait, mais d'observer et d'évaluer, au fur et à mesure, ma manière d'observer et d'évaluer.
Tout en discutant d'activités langagières, de productions initiales et de perspective actionnelle dans l'enseignement du français comme langue étrangère, je passais en revue – en parallèle, sans que ça dérange en quoi que ce soit notre échange – mes catégories, mes critères, mes préjugés au sujet de mes deux collègues et de cette synthèse pédagogique à laquelle on essayait tant bien que mal de donner forme.
Je me suis rendu compte après coup que j'étais en train de suivre spontanément les conseils de Maharaj sur l'observation de l'observateur, sur l'observation de ce chercheur qui est lui-même ce qui est recherché, cette observation qui peut mener, pour autant qu'on s'y livre avec assez de détermination, de persévérance et de franchise, au vrai regard sur le monde, sur le monde tel qu'il est, plus tel que j'aimerais qu'il soit.