À la fin de ce très beau discours de Wyss pour la remise du Prix Dentan à Philippe, à la fin de la prise de parole sensible, intelligente et douce du lauréat, j’ai su que je venais de vivre, suspendu dans le temps, accoudé à l’un des radiateurs de ce vénérable salon du Cercle littéraire avec ses boiseries, ses hauts plafonds et sa table de billard, un authentique moment de littérature.
J’en suis ressorti avec deux certitudes: on m’avait montré un des chemins les plus honnêtes et francs pour arriver à l’écriture, mais la création littéraire ne serait jamais autre chose qu’un emplâtre sur une jambe de bois, un lot de consolation, très très beau lot, c’est vrai, mais soigneusement à l’écart de ce que ma vie cherche à me faire comprendre.