– Vous vous occupez de la communication pour un salon d’auteurs: qu’est-ce qui a motivé ce choix professionnel?
– C’est l’amour des livres, de la lecture et de la chose écrite en général. Mais non, je déconne. C’est par intérêt: je me suis dit qu’en plus de me permettre de nourrir ma petite famille, ça m’aiderait à reconstituer mon réseau et à me faire un peu remarquer après mes sept ans passés en Argentine.
– Est-ce que côtoyer les auteurs, les éditeurs et les libraires a changé votre vision de la littérature?
– De la littérature, non, mais du monde littéraire. Je dois dire qu’il n’y a rien de tel que de voir les gens de près, de les voir fonctionner au jour le jour pour faire disparaître assez rapidement toute trace d’enchantement. Je croyais que les écrivains, que les grands écrivains étaient des personnes particulières, en fait ce sont seulement des gens qui savent écrire.
– Ce qui en fait des personnes particulières...
– Oui, au même titre que vous et moi. Ce qu’on gagne en écrivant, c’est comme vous avec vos interviews: de la reconnaissance. Ce besoin de reconnaissance, j’aimerais beaucoup arriver à m’en passer, mais on dirait qu’il me reste encore un sacré bout de chemin...
– À ce propos, j’ai ouï dire qu’un premier roman allait tout bientôt…
– Attendez, je vous arrête: je préfère qu’on en reparle dans trois semaines quand vous aurez eu l’occasion de le lire. Là on pourra vraiment causer.