Notre bon professeur décrivait cet état comme celui d’une boule posée dans le cratère d’un volcan: si on la pousse un peu, elle revient dans sa position initiale au centre du cratère, mais si on la pousse beaucoup, elle dévale la pente du volcan et va se perdre dans ces contrées imprécises remplies d’objets idéaux ayant, une fois ou l’autre, servi à illustrer une démonstration scientifique.
Je sentais qu’il se passait la même chose dans ma tête: j’arrivais à concentrer mon esprit sur ma respiration, cette béquille pour s’approcher du rien, mais mes pensées avaient tôt fait de l’emporter ailleurs. Si je réagissais à temps, je pouvais revenir à la respiration, mais si je tardais un peu, je ne pouvais que constater l’envol de mon cher esprit dans un tourbillon d’horaires d’interviews et d’informations à tweeter de toute urgence.
Naturellement, l’important n’était pas dans la maîtrise de mon esprit, mais dans mon effort de concentration pour y parvenir, effort de concentration qui a rapidement été récompensé par le bel et beau sommeil du juste.