Une note, de 2010:
"Écrire pour aider les autres. Je me dis que, d’une certaine manière, j’ai vécu ce que j’ai vécu pour pouvoir l’écrire, pour pouvoir le mettre en texte, que je n’ai pas à chercher beaucoup plus loin la matière qui va me permettre d’arriver au monde et de lui donner un coup de main à ma manière.
Si ce que j’ai vécu représente les opportunités qui m’ont été données pour me comprendre, saisir ces opportunités pour les mettre en texte, c’est partir de ce que je suis et de ce qui m’a été donné pour savoir qui je suis, c’est partir depuis la seule chose dont je puisse partir, c’est me simplifier la vie, c’est simplifier celle de mes lecteurs.
Il me reste encore à ne plus faire écran devant mon vécu, à ne plus faire écran devant ma vie. Il me reste à découvrir comment me retirer du récit de ce qui m’est arrivé, du récit de ce qui est arrivé. Faire le récit de ce qui est arrivé plutôt que celui de ce qui m’est arrivé. Sans doute que commencer par là serait une bonne idée, oui, très certainement. Merci Hugo Mujica."