Une note, de 2010:
"Tout est mental, à part que dans la rue, j’ai l’impression que des choses ont lieu à l’extérieur de moi alors que la page ne me renvoie qu’à moi, dans un geste a priori plus proche de ce qui se passe réellement. Plutôt que ce soit le monde qui me signale des choses en moi, c’est moi qui fais mon possible pour me mettre dans la disponibilité qui permet à ces choses de se signaler elles-mêmes.
L’écriture m’aide à entrebâiller ces portes en moi que les événements ont déjà secouées, elle m’aide à guigner de nouveau, à ouvrir la porte d’à côté, à suivre un bout de chemin que le monde ne m’a pas laissé le temps de suivre, que la vie, que la rue ne m’a pas laissé le temps de suivre.
Chaque fois que je me mets à écrire sur ce genre de thème, j’ai toujours tendance à voir les expériences comme des additions, il faut toujours que je me corrige et que je me rappelle qu’il s’agit de dévoilements."