Une note, de 2010:
"Qu’est-ce qui me tient à distance de la page, qu’est-ce qui me donne peur d’écrire alors que c’est ce que je veux vraiment faire dans la vie? Je crois de plus en plus que c’est la peur de me retrouver face à une image de moi différente de celle que j’aimerais voir, d’une image pas à la hauteur, comme si la page était une sorte de miroir de l’intérieur et que je ne pouvais supporter de m’y voir que lorsque mon intérieur, à ce que je crois, est le plus à son avantage.
Quand il est angoissé, peu inspiré, fatigué, cet intérieur est insupportable, le reflet de cet intérieur – et même la page blanche est un reflet – m’est absolument insupportable. C’est pour ça que l’écran m’est pénible: parce qu’il me permet de voir en moi et que je ne suis pas prêt à voir en moi, à voir en moi toujours et tout le temps."