Un jour, au Japon, un maître réputé pour son savoir et pour la complexité de ses sermons s'en va parler dans un temple reculé, rempli de paysans illettrés. Par hasard, un de ses amis de l'université est aussi dans la salle.
Alors que l'ami peine à suivre le développement du maître, il voit les villageois qui, de temps en temps, hochent de la tête: ils doivent certainement, se dit-il, faire semblant de comprendre par courtoisie.
À l'heure du thé, l'ami demande au maître s'il pense que ces paysans ont compris quelque chose à son sermon étant donné que lui-même, malgré toutes ses études, n'est pas sûr d’avoir saisi toutes les subtilités.
Le maître lui sert du thé et remplit son bol jusqu'à le faire déborder.
– Pour pouvoir écouter l'autre, il faut d'abord se vider de son propre égo.