En courant le long du petit aéroport militaire de San Vittore, au milieu des champs qui ont repris leurs droits entre les montagnes, j’ai senti cette légère ivresse caractéristique de l’état de méditation.
D’abord, bien entendu, je me suis élancé par la pensée à la rencontre des sommets enneigés qui me faisaient face, mais les cloches des vaches qui se sont mises à résonner très fort autour de moi m’ont ramené dans l’ici de chaque foulée.
Alors, grâce aux cloches, aux champs, aux montagnes, à ces kilomètres dans les jambes et dans le souffle, tout d’un coup, je me suis concentré et dispersé dans un seul mouvement: le temps de quelques respirations, j’ai fait partie de la vallée.