– Alors, cet interview: t’es content?
– Oui oui, ça s’est plutôt bien passé. Pas eu le temps de dire tout ce que je voulais: dix minutes, ça passe vite…
– De quoi d’autre t’aurais voulu parler?
– J’aurais bien voulu parler de l’égo.
– Comment?
– J’aurais voulu dire qu’il fallait un sacré problème d’égo pour écrire un livre et un problème d'égo encore plus grand pour aller en parler à la radio… Parce que c’est vrai que l’écriture, en tout cas l’écriture à la manière occidentale, on peut dire que c’est le contraire du détachement bouddhiste: c’est la grande foire de l’égo!
– Pas très compatible, en effet…
– Mais c’est justement l’égo qui oppose et qui compare, qui tire des conclusions raisonnables. Ce que je préfère me dire, c’est que la vie m’a mis dans les conditions d’avoir envie d’écrire, d’avoir la capacité et les moyens de le faire. Observer plutôt que mettre dans des cases, partir de ce qui est: mon chemin vers le détachement dans cette vie-là doit certainement passer par cet égocentrisme de l’écriture. Après, pour ce qui est de savoir comment...